Mardi 4 juillet - 19h15 - Château de Grignan
Un jour, Éric-Emmanuel Schmitt et Pascal Bruckner bavardent à la table des Goncourt au sujet des sentiments. « Je crois que j’ignore la haine » s’exclame le premier. « Je crois que je me suis construit sur la haine » répond le second. Voilà d’où partit l’idée d’une correspondance originale sur l’amour et la haine, spécialement écrite pour Grignan, où elle sera lue par leurs auteurs en ouverture du Festival.
Mardi 4 juillet - 22h - Château de Grignan
Mercredi 5 juillet - 19h15 - Château de Grignan
et qui ne peuvent finir qu’avec elle. »
Mercredi 5 juillet - 22h - Château de Grignan
La vie amoureuse de Beaumarchais est un roman libertin comme les aime le XVIIIe siècle. Homme d'affaires, homme d'action, homme de théâtre, il ne ressemble pourtant ni à Valmont ni à Lovelace, comme le lui reproche sa dernière maîtresse, Amélie Houret de La Morinaie.
Cette liaison torride restée mal connue s'éclaire aujourd'hui grâce à la découverte de la correspondance inédite des deux amants. En 1787, Amélie provoque une rencontre avec celui qu'elle appellera bien vite son sauveur. Pour Pierre, follement épris de cette femme qui excite le désir et feint la vertu, c'est une véritable résurrection : « Ta beauté, ta forme, ton sexe sont les intermédiaires entre ta belle âme et la mienne. Nos corps, doux instruments de nos jouissances, n'auraient que des plaisirs communs sans cet amour divin qui les rend sublimes », s'écrie-t-il. Mais Amélie, qui se prend pour une héroïne de Rousseau, lui reprochera bientôt de n'être plus qu'une « machine à sens », menaçant de révéler tous les secrets de leur intimité. Mais est-elle aussi sincère qu'elle le prétend et Pierre aussi roué qu'elle le dit ?
Jeudi 6 juillet - 19h15 - Château de Grignan
Jeudi 6 juillet - 22h - Château de Grignan
C’est l’histoire d’un mariage qui ne s’étiolera jamais. Antoine de Saint-Exupéry et sa femme Consuelo, correspondent de 1930 à 1944, années de l’écriture du Petit Prince, des lettres magistrales, lyriques, poétiques, émouvantes et passionnantes. Aujourd’hui adaptée à la scène, cette correspondance à l’origine éditée chez Gallimard et prix Sévigné, offre un témoignage puissant sur une époque, ses conflits, sa vie culturelle, et la possibilité pour un homme et une femme de s’aimer de manière inconditionnelle… parce qu’on ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux.
Vendredi 7 juillet - 19h15 - Château de Grignan
C' est l’histoire d’un couple indestructible et hors normes. Un grand amour inconditionnel dans le libertinage et le respect de la liberté et des fantasmes de l’autre. Cette vie pleine d’élan et d’affection sincère , nous enchante, que l’on connaisse ou non le Nouveau Roman dont Robbe-Grillet fut « le pape ».
Alain Robbe-Grillet (1922-2008) a construit une œuvre littéraire incomparable, des Gommes (1953) à ses derniers écrits, une trilogie romanesque, autobiographique. Il fut aux Editions de Minuit, l’éditeur d’inconnus alors raillés pour leur nouveauté mais dont les noms brillent désormais : Samuel Beckett (Prix Nobel), Claude Simon (Prix Nobel), Marguerite Duras (best seller mondial avec L’Amant), Nathalie Sarraute etc…
Catherine Robbe-Grillet, qui va aujourd’hui sur ses 93 ans, a publié plusieurs livres dont Journal d’une jeune mariée , Alain , Cérémonie de Femmes ( ressorti récemment dans la prestigieuse collection Cahiers Rouges de Grasset). Connue comme "maîtresse sado-masochiste", aujourd’hui, elle perpétue, avec sa grande culture et son humour, l’œuvre littéraire de son mari, dans des colloques et rencontres internationales.
Vendredi 7 juillet - 22h - Château de Grignan
« Le seul défaut que j’ai pu trouver à Jean Cocteau, disait Jean Marais, c’est qu’il me voyait paré de toutes les qualités que je n’avais pas. » Pourtant à en lire les lettres du poète, rien n’est moins sûr. Jean Cocteau livre en effet au long de ses lettres un chant d’amour passionné, aussi réaliste que tendre, poétique et spirituel en plein cœur de la résistance qui rappelle malgré la célébrité et l’immense talent des deux protagonistes combien « la gloire est peu de choses à côté de l’amour. »
Samedi 8 juillet - 19h15 - Château de Grignan
Robin Renucci, qui avait lu au MAHJ Le pianiste de Władysław Szpilman en 2001, avant d’en faire un spectacle à part entière – qui permit la rencontre avec Nicolas Stavy puisque ce spectacle fut leur 1ère collaboration commune - lit pour nous ces lettres, qu’il avait enregistrées pour la collection audio « Ecoutez lire » chez Gallimard, en 2004.
Les lettres à Milena sont publiées aux éditions Gallimard, dans la collection « Du monde entier » (1956), traduites par Alexandre Vialatte, et dans la collection « L’imaginaire » (1988), avec des textes complémentaires traduits par Claude David.
Les œuvres musicales choisies en résonnance à ces textes sont intenses, contrastées, « parlantes ». Il aurait été aisé - mais illustratif - de ponctuer ces textes d’atmosphères détendues et rêveuses. Au contraire, ces musiques donnent à entendre un discours narratif fort. Si la musique est toujours dépourvue de sens objectif, les œuvres choisies pour ce programme sont pleines de consistance, de tension expressive et plongent l’auditeur dans un climat, un état émotionnel tantôt angoissé , tantôt déchiré, tantôt passionné …